Nathalie

Styliste

En été comme en hiver, la lumière bat son plein sur le shoowroom à ciel ouvert de la Maison parisienne, d’ici & d’ailleurs. Entre deux robes fleuries qui dansent sur un portant, on aperçoit une chevelure bouclée courir, le téléphone à la main : Nathalie, styliste pour Maje depuis 2009.

Quand elle évoque Maje, elle ne parle pas d’une marque ni d’un style.

Elle parle d’abord d’une rencontre, d’un personnage inspirant, d’une femme singulière : Judith, la fondatrice. Après plusieurs années passées au sein de Maisons de luxe prestigieuses, elle choisit naturellement de retrouver celle qui, 5 ans auparavant, lui avait proposé de la rejoindre à la Direction Artistique.

Alors qu’enfant elle rêvait de devenir avocate criminologue, Nathalie confie avec discernement : « Je n’ai pas de belle histoire à raconter sur mes débuts. Ce n’était pas une vocation quand j’étais petite, et pourtant, aujourd’hui c’est toute ma vie. »

« Je dois faire à peu près 10 km par jour dans nos locaux.  »

Toujours en mouvement, dans le temps comme dans l’espace, elle perçoit son métier comme un éveil sensoriel à temps plein : palper des tissus par centaines, observer les attitudes vestimentaires de chacune, celles qui fonctionnent & celles qui correspondent à l’ADN de Maje, être à l’écoute des dernières tendances mais aussi des derniers flops.

Bien que la mission soit commune à tous les stylistes du monde, leur manière de travailler est rarement la même. « Selon moi, il y a autant de façon d’être styliste que de Maisons. Chez Maje, nous avons la chance d’avoir un atelier et ça change notre manière de créer le vêtement » précise-t-elle. Bien loin de son image d’Épinal de dessinatrice, la styliste nous parle d’un quotidien plus diversifié, rythmé d’essayage sur model, de sourcing tissus, de rendez-vous fournisseurs et de permanente remise en question avec Judith et ses stylistes.

« Je dois mélanger des tendances à des succès commerciaux, mais toujours en gardant en tête l’ADN Maje.  »

Pour faire d’une création, un produit commercial, Nathalie doit opérer la coordination entre les stylistes, le studio, l’atelier et la production. C’est un marathon à la fois physique mais également mental. Les allers-retours sur les motifs, les coupes ou les quantités sont nombreux, mais nécessaire pour toucher le public le plus large, car  Maje s’adresse aussi bien à la grand–mère qu’à sa petite fille.

« Désormais quand on crée une robe, on n’en fait plus 400 mais 7000. »

Présent dans 20% des pays du monde, la Marque à du apprendre à conjuguer au pluriel son type de cliente. La cliente Maje n’est plus une parisienne, mais belle et bien une femme du monde.

Lorsque le Groupe SMCP se forme en 2010, les enjeux prennent une autre dimension : le style & l’atelier doit voir plus large et la production doit penser plus grand. Finalement, cette propulsion géographique à modifié l’approche créative des stylistes car de Shanghai à Mexico, les climats, les morphologies et les idéaux des femmes Maje ne sont plus les mêmes. Il faut donc s’adapter !